Biographie
EdgarDegas(Edgard de Gas, dit)
(1834 - 1917)
Peintre, sculpteur et graveur français, né et
mort à Paris. Il était originaire
d'une famille de haute bourgeoisie - son père était
un banquier originaire de Naples - qui avait
émigré à la Nouvelle-Orléans
pendant la Révolution ; jusqu'en 1870, le peintre signera
ses oeuvres : Edgard de Gas. Le jeune homme fit de solides études
au lycée Louis-le-Grand, à Paris,
puis à la faculté de droit; bientôt, avec
l'assentiment de sa famille, il se consacra à sa véritable
vocation : la peinture. Il devint l'élève de Lamothe,
ancien disciple d'Ingres, qui l'engagea à
suivre l'enseignement de ce maître. "Faites des lignes,
jeune homme, disait l'auteur de la Grande Baigneuse,
beaucoup de lignes, de souvenir ou d'après nature, c'est
ainsi que vous deviendrez un bon artiste."
Degas exécuta de nombreuses copies des grands classiques
du Musée du Louvre; devant les maîtres,
il se lie avec Manet.
En 1856, on le trouve en Italie où
il visite méticuleusement palais et musées.
Dans ses premières oeuvres dominent les thèmes
historiques : Sémiramis élevant les Murs
d'une Ville (1860), Les malheurs de la Ville d'Orléans
(1865), etc.
Le Tub,
1885/86 Pastel sur Papier : 70 x 70 cm Farmington (CT), Hill-Stead Museum
La Repasseuse,
vers 1869 Huile sur toile : 92,5 x 74 cm
Munich, Neue Pinakothek
A cette époque,
Degas cherche son style et est encore très
imprégné d'académisme.
comme l'écrit Jean Cassou
: "Rien de surprenant que cette dernière
toile (Les Malheurs de la Ville d'Orléans)
ait attiré l'attention de Puvis
de Chavannes." Pendant la guerre
de 1870, Degas combat dans l'artillerie avec
le grade de capitaine; la paix revenue, il se
rend en Amérique, à
la Nouvelle-Orléans
, voir son frère René qui travaille
dans la maison de commerce de leur oncle. De
ce voyage il rapporte plusieurs tableaux dont
la La Femme à la Potiche et Le Bureau de Coton à
la Nouvelle-Orléans.
De retour à Paris,
sa personnalité s'affirme enfin et il
participe aux premières expositions impressionnistes.
Il s'impose à la troisième, en
1877, avec vingt-cinq oeuvres présentées.
Degas habite maintenant rue de Laval, à
Montmartre, aujourd'hui rue
Victor-Massé; il mourra
presque aveugle le 26 septembre 1917. Jean
Cassou note : "..qu'il n'est (Degas)
que de deux ans le cadet de Manet,et nous nous expliquerons
que, bien qu'ayant été le compagnon
des impressionnistes, il n'ait que malaisément
accepté de se voir classé dans
leur école. Au reste, c'est un solitaire
et un misanthrope, et si l'on parle de son coeur,
c'est toujours comme d'une source cachée
et qu'il faut savoir découvrir sous l'âpreté
des mots d'esprits, tranchants et impitoyables."
C'est bien plus son esprit frondeur,
anticonformiste, qui le rapproche des artistes
turbulents du groupe impressionniste. Car, par
son esthétique, il se trouve très
souvent en opposition avec leurs conceptions.
Il fréquenta beaucoup les cafés
et les théâtres et en exprima le
côté satirique et souvent amer.
Signalons à partir de 1873 les toiles
célèbres : Bouderie (1873),
Le Pédicure (1874), Le Viol (1875), L'Absinthe
(1877), Les Repasseuses (1884). Degas note
sur ses toiles les gestes, le mouvement surpris
comme par un objectif d'appareil photographique.
Il est aussi le peintre du travail, de la lassitude,
du désoeuvrement : mais c'est avec la
danse qu'il atteindra la notoriété
: Le Foyerde la Danse à
l'Opéra de la Rue Le Peletier (1872),
La Classe de Danse (1874), Répétition
d'un Ballet sur la scène (vers 1874),
Danseuse au Bouquet saluant (1877), Danseuse
au Repos (1879), etc.
Il exécute aussi des Peintures représentant
des chevaux et des courses à Long-champ
: Avant le Départ (1874), aux Courses,
devant les Tribunes (vers 1879), Aux Courses,
Jockeys amateur près d'une Voiture (vers
1880), etc.
Mais Degas
restera célèbre pour ses pastels de femme
où l'observation et le réalisme atteignent
à une crudité souvent démystifiante
: "Degas, écrit Huysmans,
a jeté à la face de son siècle
le plus excessif outrage, en culbutant l'idole souvent
ménagée, la femme qu'il avilit lorsqu'il
la représente en plein tub, dans les humiliantes
poses des soins intimes." De son côté,
Jean Cassou écrit : "
Là s'exhale toute la misogynie d'un célibataire
grognon..." De cette époque datent : Femme
dans son Tub (1880), Après le Bain (1883), Le
Tub (1886), La Toilette (vers 1886), Après le
Bain, Femme s'essuyant les Pieds (1886), Après
le Bain, Femme nue s'essuyant le Cou (1895), etc.
L'Etoile ou Danseuse
sur Scène, 1875/76
Pastel sur Monotype : 58 x 42 cm
Paris, Musée d'Orsay
Examen de Danse,
1874
Huile sur toile : 82,6 x 76,2 cm
New York, The Metropolitan of Art,
Legs de Mrs. Harry Paine Bingham,
1986 (1987.47.1)