Biographie
Pierre-Auguste
Renoir

(1841 - 1919)

Peintre, graveur et sculpteur français né à Limoges, mort à Cagnes (Alpes-Maritimes). Renoir était issu d'une famille pauvre. Son père était un modeste tailleur qui entretenait à grand-peine toute sa famille. Renoir commença par peindre sur porcelaine; ce fut en quelque sorte son apprentissage.
Pour vivre, il décora ensuite des éventails et des stores. Ayant fait quelques économies par ses travaux, il put entrer à l'atelier de Gleyre et rencontra Monet en 1862.
Gleyre n'eut sans doute pas une haute opinion de son élève quand il demanda au jeune peintre assis devant sa toile :" C'est sans doute pour vous amuser que vous faites de la peinture ?" - "Mais certainement, répondit Renoir, et si ça ne m'amusait pas, je vous prie de croire que j'en ne ferais pas."

Abandonné à lui même par Gleyre, - assez dédaigneusement - Renoir en profita pour travailler selon ses goûts en copiant les grands maîtres au Musée du Louvre. Un jour, peignant dans la forêt de Fontainebleau, il fut pris à partie par des gamins qui se moquaient de sa vieille blouse de porcelainier. Il fut secouru par l'arrivée d'un homme vigoureux malgré sa jambe de bois : c'était Diaz, qui le prit en amitié et lui permit de s'approvisionner en couleurs à son compte.
La peinture de Renoir, d'abord influencée par Courbet, trouve son premier accomplissement dès 1867, et sa Lise est une oeuvre où déjà se trouvent fixé les grands thèmes chers à Renoir : la lumière et le corps de la femme.
Le Pont-Neuf
Le Pont-Neuf 1872
Huile sur toile : 75 x 94 cm
National Gallery of Art, Washington

Renoir peignit cette vue de Paris depuis l'étage d'un café. Son frère Edmond inventait des prétextes pour arrêter les passant afin ,comme l'écrit Rewald : "de donner au peintre le temps de faire son croquis. De cette manière l'animation joyeuse était fixée sur la toile"
Il reste aussi fidèle à son admiration pour Delacroix : ainsi ses Parisiennes habillées en Algériennes, toile refusée au Salon de 1872, sont directement inspirées des Femmes d'Alger, Renoir et Monet travaillent souvent côte à côte, exécutant des oeuvres dans un même esprit de recherche : la Grenouillère (1869) (Cf biographie de Monet) puis, plus tard, la Mare aux Canards (1873). Une grande amitié les lia, les incitant à mettre en commun leurs découvertes techniques. A la déclaration de la guerre, Renoir fut enrôlé à Bordeaux. Il revint à Paris dès la fin des hostilités. se remettant aussitôt au travail, il peint alors les rue animées de Paris dont la facture évolue entre Corot et Lépine : Le Pont-Neuf (1872).

Les séjour qu'il fit auprès de Monet à Argenteuil (1873-1874) allaient lui permettre de diviser le ton, d'éclaircir sa palette, d'étudier toutes les transformations de la lumière. Chez Monet, il retrouva Manet, alors que celui-ci, sur les instances de Berthe Morisot, se convertissait à la peinture claire. Ces rencontres dans le jardin de Monet à Argenteuil, ces séances de travail au bord de la Seine sont mémorables. Ce sont des moments d'intense activité. Au milieu d'une vie bruyante et animée, dans l'esprit lucide de tous ces peintres, les découvertes technique se succèdent. La nouvelle peinture se précise.

La première exposition du groupe (1874), que Renoir organisa et à laquelle il participa, allait mettre cette nouvelle peinture en évidence aux yeux de tous. Si la vente aux enchères de 1875 fut un désastre, à laquelle Durand-Ruel assista impuissant, elle permit au moins à Renoir de découvrir un nouvel amateur : Chocquet. Celui-ci lui proposa très rapidement, tant son admiration pour sa peinture était grande, d'exécuter le portrait de sa femme. Pour Renoir, il devint par la suite un amateur actif et un soutien généreux. Renoir, poursuivant ses recherches sur la luminosité de l'atmosphère, s'applique à la traduire à l'occasion de thèmes différents et la poursuit dans des cadres très divers : au théâtre : La loge (1874), La Première sortie (1876); en plein air : Le Moulin de la Galette (1876), Jeanne Samary(1877), et enfin il ne redouta pas de s'attaquer aux portraits mondains en faisant poser Madame Charpentier et ses enfants (1878), femme de l'éditeur.

Tout en ayant participé aux expositions impressionnistes de 1877 à 1879, cette dernière année il est admis au Salon. En 1880, séjournant à Croissy, il commence sa célèbre composition : Le Déjeuner des Canotiers, où il évoque encore une fois la vie heureuse et sensuelle qu' il affectionne. Thème difficile et complexe où il peut utiliser toutes les ressources de sa main, où il peut traduire, dans la lumière étincelante d'un jour d'été, toutes les finesses particulièrement aiguës de ses sensations. De 1881 à 1883, malgré des difficultés matérielles, il séjourna en Algérie. Puis il fit un voyage, déterminant pour l'avenir de son oeuvre, en Italie où il visita Florence, Venise, Rome, Naples et Pompéi. En 1882 et 1883, il séjourna et travailla auprès de Cézanne à l'Estaque.

L'année 1884 marqua son détachement des conceptions impressionnistes. Sous l'influence encore vibrante du choc ressenti en Italie. Renoir entreprend des recherches que l'on qualifia de linéaires. La forme n'a plus tendance à être absorbée par la lumière; au contraire, elle est décrite par la ligne; le contour se resserre et se fais alors plus précis "Il produit des oeuvres dont la matière peut varier, parfois épaisse ou rugueuse, mais qui toutes ont en commun une pureté linéaire de contour, une atmosphère dépouillée ( D.Rouart : Renoir)
 
Le Déjeuner des Canotiers
Le Déjeuner des Canotiers 1880-1881
Huile sur toile : 130 x 173 cm
Collection Phillips, Washington

"Je n'ai pu résister d'envoyer promener toutes les décorations lointaines et je fais un tableau de canotiers qui me démangeait depuis longtemps, je me fais un peu vieux et je n'ai pas voulu retarder cette petite fête dont je ne serai plus capable de faire les frais plus tard [...].
Je ne sais pas si je le terminerais mais j'ai conté mes malheurs à Deudon qui m'a approuvé; quand même les frais énormes que je fais ne me feraient pas finir mon tableau, c'est toujours un progrès : il faut de temps en temps tenter des choses au-dessus de ses forces."

Durant l'été 1880, Renoir s'ouvrait ainsi à Bérard de ses soucis matériels (mais Durand-Ruel lui acheta cette toile de longue haleine dès février de l'année suivante) comme de son enthousiasme pour l'oeuvre qu'il venait d'entreprendre. Celle-ci constitue une réponse partielle au défi lancé cet été-là par Emile Zola aux impressionnistes, les invitant à ne plus se contenter d'esquisses sommaires, mais à se risquer à des portraits ambitieux et longuement médités de la vie moderne.
Lise (la femme à l'ombrelle) Lise (la femme à l'ombrelle). 1867
Huile sur toile : 184 x 115 cm
Folkwangmuseum - Essen.


Lise Thérot, nouveau modèle et maîtresse de Renoir, apparaît ici en plein air. Le jeu des lumières qui viennent frapper sa robe claire constitue le thème principal du tableau, en anticipant sur l'impressionnisme. Pour la pose de la jeune femme, certains auteurs ont invoqués à juste titre, un exemple de Courbet.



Portrait de Jeanne Samary (La Rêverie)
Portrait de Jeanne Samary
(La Rêverie)
1877
Huile sur toile : 56 x 46 cm
Musée Pouchkine, Moscou


Ce portrait d'une autre comédienne, amie de Renoir, joue résolument sur des teintes chaudes, avec l'accent vif de ses orangés, de ses roses et de ses rouges. Là encore, le timbre froid de la robe verte, permet d'exalter par contraste la splendeur de l'arrondi des épaules.
Baigneuse aux cheveux dénoués
Baigneuse aux cheveux dénoués 1903
Huile sur toile : 92 x 73 cm
Kunsthistorisches Museum, Vienne
A nouveau en 1885,1888,1889, il fait de longs séjours auprès de Cézanne, en 1890, il brise avec son style récent et adopte cette fois une facture onctueuse, souple, nacrée, qui sera d'une grande importance dans son oeuvre, et fixera dans l'esprit de beaucoup l'image même de Renoir. Désormais, les principaux éléments de son style sont fixés. Il en variera jusqu'à sa mort les composantes, mais on n'enregistera plus dans son oeuvre de brusques ou contradictoires transformations.

En 1891, à nouveau, il séjourne dans le Midi. L'année suivante il voyage en Espagne, et Durand-Ruel organise à Paris une importante exposition de ses oeuvres. En 1894, sans atteindre complètement son but, il lutte pour faire accepter par L'Etat le magnifique legs de Caillebotte. Ce n'est qu'en 1897 que ce legs, amputé d'un nombre important de tableaux, pourra entrer dans les collections de l'Etat. Il est atteint pour la première fois, en 1898, de rhumatismes aigus, maladie qui devait être le calvaire de la fin de sa vie. De 1905 à 1909, sa maladie s'aggrave et il décide de se fixer définitivement dans le Midi. Il achète à Cagnes le terrain des Collettes où il fait construire se demeure et son atelier.

En 1912, sa maladie s'aggrave encore, il poursuit inlassablement son travail, ne pouvant plus peindre qu'en faisant attacher les pinceaux à ses poignets. Malgré son état de santé, entouré de praticiens avertis, il parvint à réaliser une oeuvre importante qui le range parmi les grands sculpteurs de son époque.
Il devait mourir à Cagnes le 3 décembre 1919.

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