A diverses reprises il
voyage en
europe, allant en
Espagne,
Italie,
Allemagne et
Hollande.
En 1859, le jury du Salon refuse
Le Buveur
d'absinthe, malgrè le soutien de
Delacroix. Cette hostilité ne
devait guère se démentir. A partir
de ce moment, la vie de Manet devint une contradiction
permanente, contradiction, d'ailleurs, qui l'affecta
beaucoup. Lui, le grand bourgeois, voire même
le dandy, l'ami de
Baudelaire,
le sensible, le raffiné, fut pris partie
par la presse et le grand public et représenté
comme un bohème grossier, un révolté,
un barbouilleur de couleurs, bref, à
la fois un maudit et un ignare.
Malgré ces attaques, Manet, impassible,
continua son travail, soutenu par l'amitié
de quelques grands esprits comme
Baudelaire,
Zola,
Mallarmé.
La personnalité de Manet se révèle
dès ses premières oeuvres où
on sent l'influence de l'
Espagne
et où se marque l'opposition des noirs
et des blancs. Il s'applique à dégager
la beauté du monde moderne (
La Musique
aux Tuileries, Le Déjeuner sur l'Herbe,
montré au
Salon des refusé
en 1873). Pourant tous ses tableaux
soulèvent l'incompréhension la
plus vive l'
Olympia un véritable
scandale. "On ne sait vous rendre justice,
lui écrivait
Baudelaire.
Croyez-vous que vous soyez le premier placé
dans ce cas? Avez-vous plus de génie
que
Chateaubriand et que
Wagner?
On s'est bien moqué d'eux, cependant,
ils n'en sont pas morts."
Tandis qu'on se montrait du doigt
ce bourgeois qui "peignait des immondices",
Zola se faisait congédier
de son journal pour avoir publié un éloge
enthousiaste des dernières oeuvres de
Manet. Après la guerre de 1870, Manet
reprend ses pinceaux. En 1873, c'est le succès
du
Bon Bock, mais de courte durée.
Les attaques reprennent; elles ne découragent
pas le peintre dont la palette s'est éclaircie
au contact de
Monet
et de
Renoir.
Il exécute d'éblouissant chefs-d'oeuvre
dans sa nouvelle manière :
Nana,
Le Déjeuner chez le Père Lathuile
et
Le bar des Folie-Bergères.
C'est l'apogée de Manet, mais le grand
public qui commence à le connaître
persiste à minimiser son apport.