Biographie
Edouard
Manet

(1832 - 1883)

Peintre et graveur français, né et mort à Paris. Issu d'une famille de magistrats du côté de son père et de diplomates du côté de sa mère, il garda toute sa vie cette allure du "grand bourgeois" (il a toujours mené une existence très confortable), malgrè des idées politiques avancées et une manière révolutionnaire de concevoir la peinture. Très tôt, Manet se sentit attiré vers le dessin et la peinture - il y fut aisé par un oncle qui entretint ses goûts et même alla jusqu'à lui donner des leçons bénévoles.
Après des études au collège Rollin, il s'engagea à bord du navire La guadeloupe et bourlingua du Havre à Roi de Janeiro, long voyage qui renforcera sa vocation de peintre.

A son retour, sa famille accepte qu'il entre à l'atelier de Couture. Le maître et l'élève ne s'entendirent jamais (Manet resta pourtant six ans chez Couture) :"Vous ne serez jamais que le Daumier de la peinture", lui avait dit un jour Couture. Mais la meilleure école deManet fut le Louvre, où il copiait les oeuvres de Titien, Murillo et Vélasquez.
Le déjeuner sur l'herbe
Le déjeuner sur l'herbe, 1863
Huile sur toile : 208 x 264,5 cm
Rouart/Wildenstein I,67,
Paris, Musée d'Orsay


Un bar aux Folies-Bergère
Un bar aux Folies-Bergère, 1881/82
Huile sur toile : 96 x 130 cm
Londres, Courtauld Institute Galleries

A diverses reprises il voyage en europe, allant en Espagne, Italie, Allemagne et Hollande. En 1859, le jury du Salon refuse Le Buveur d'absinthe, malgrè le soutien de Delacroix. Cette hostilité ne devait guère se démentir. A partir de ce moment, la vie de Manet devint une contradiction permanente, contradiction, d'ailleurs, qui l'affecta beaucoup. Lui, le grand bourgeois, voire même le dandy, l'ami de Baudelaire, le sensible, le raffiné, fut pris partie par la presse et le grand public et représenté comme un bohème grossier, un révolté, un barbouilleur de couleurs, bref, à la fois un maudit et un ignare.

Malgré ces attaques, Manet, impassible, continua son travail, soutenu par l'amitié de quelques grands esprits comme Baudelaire, Zola, Mallarmé. La personnalité de Manet se révèle dès ses premières oeuvres où on sent l'influence de l'Espagne et où se marque l'opposition des noirs et des blancs. Il s'applique à dégager la beauté du monde moderne (La Musique aux Tuileries, Le Déjeuner sur l'Herbe, montré au Salon des refusé en 1873). Pourant tous ses tableaux soulèvent l'incompréhension la plus vive l'Olympia un véritable scandale. "On ne sait vous rendre justice, lui écrivait Baudelaire. Croyez-vous que vous soyez le premier placé dans ce cas? Avez-vous plus de génie que Chateaubriand et que Wagner? On s'est bien moqué d'eux, cependant, ils n'en sont pas morts."

Tandis qu'on se montrait du doigt ce bourgeois qui "peignait des immondices", Zola se faisait congédier de son journal pour avoir publié un éloge enthousiaste des dernières oeuvres de Manet. Après la guerre de 1870, Manet reprend ses pinceaux. En 1873, c'est le succès du Bon Bock, mais de courte durée. Les attaques reprennent; elles ne découragent pas le peintre dont la palette s'est éclaircie au contact de Monet et de Renoir.
Il exécute d'éblouissant chefs-d'oeuvre dans sa nouvelle manière : Nana, Le Déjeuner chez le Père Lathuile et Le bar des Folie-Bergères. C'est l'apogée de Manet, mais le grand public qui commence à le connaître persiste à minimiser son apport.
 
Malgré quelques tardifs honneurs officiels, Manet meurt ulcéré de ne jamais avoir été compris, sauf de quelques êtres d'élite: "Le triomphe de Manet, écrit Paul Valéry, se compose donc bien (et du vivant même du peintre) de l'extrême variété de génie, et même de l'antagonisme total des hommes qui l'ont aimé et imposé. Cependant que Zola, par exemple, voyait et admirait dans l'art de Manet la présence réelle des choses, la variété vivement et fortement saisie, Mallarmé y goûtait au contraire la merveille d'une transposition sensuelle et spirituelle consommée sur la toile."

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Le fifre Le fifre, 1862 (jusqu'àprès 1867)
Huile sur toile : 123 x 92 cm
Rouart/Wildenstein I,113,
Paris, Musée d'Orsay


Olympia
Olympia, 1863
Huile sur toile : 130 x 190 cm
Paris, Musée du Louvre


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