Au début de la guerre de 1870, Berthe Morisot refuse
énergiquement de quitter
Paris. Les
frère Manet s'engagent dans la garde nationale,
Degas dans
l'artillerie : "Il est à la recherche d'un bruit
de canon, voulant savoir s'il supporte les détonations
de ses pièces" (écrit Mme Morisot à
ses filles). Mais Berthe Morisot, rapporte
John Rewald
dans son
Histoire de l'Impressionnisme, n'avait pas
une très haute opinion de ces guerriers. de
Manet,
elle dira qu'il "a passé le temps du siège
à changer d'uniforme", tandis qu'elle considérait
Degas "Toujours
le même, un peu fou, mais charmant d'esprit" (Berthe
Morisot à sa soeur Edma, 21 février 1871).
Il faut croire que Berthe Morisot avait gardé malgré
tout une "haute opinion" du frère de
Manet,
Eugène, puisqu'elle l'épousa en 1874. Elle s'engage
à fond avec les impressionniste et participe à
leur première expositions, faisant preuve de fidélité
non seulement à ses amis mais aussi à cet art
auquel elle était si intimement liée.
Sa peinture et ses aquarelles sa caractérisent
par une délicate harmonie de la couleur et de la lumière.
C'est elle, aidée de son mari, qui met sur pied la
dernière exposition des impressionnistes de 1886, où
elle expose une douzaine de peintures. Berthe Morisot travaille
alors beaucoup dans le
Midi et en
Touraine
: "Aux vives attaques du pinceau, écrit Jean Bouret,
à l'ivresse de la lumière succédera,
dans sa dernière période, le rythme continu
de la touche, véhiculant un coloris moins direct, plus
profond, plus mystérieux, transposant secrètement
la tristesse de l'artiste, qui a perdu, à ce moment,
son mari." La spiritualité de ses oeuvres finales
est d'une finesse remarquable. Betrhe Morisot meurt le 2 mars
1895.